Écrire pour survivre. Ce n’est plus un doux euphémisme enrobé de bienpensance rose bonbon, ou une méthodologie révolutionnaire pour transformer sa vie en 10 leçons (pour la modique somme de 9 999.99 €, voir conditions et modalités quelque part sur la page, taille de police volontairement minuscule). Mon corps lutte bec et ongles pour relier mon cœur et ma vie. Un pas en arrière, un temps infini de douleur et de fatigue. Céder au désespoir revient à accueillir la mort comme une amie, venue soulager mes tourments.

Et les crises reviennent, encore et encore. Les insomnies viennent répondre à ma peur d’affronter mes rêves chargés d’angoisse. Alors l’épuisement me gagne, et je n’arrive plus à avancer. Quand vient le soir, aucune fierté ne vient troubler la chape de honte qui m’étouffe.

Et puis, entourée d’amour comme je le suis, les mots me viennent, ils forcent sans difficulté le passage vers l’air libre. Et je parviens à regarder mes peurs en face, puis à les remettre à leur place : « Tu n’es qu’une barrière à mon bonheur, je sais que tu es là m’ais laisse moi passer et découvrir mon chemin. Au pire je trébucherai, mais ce sera toujours mieux que de ne même pas essayer. » Alors je retrouve un frémissement d’envie. Souvent une toute petite chose d’abord. Mais elle est une graine qui ne demande qu’à s’épanouir. Je l’arrose avec amour, et toi, mon amour, tu es le soleil qui permet à la vie d’exister.

Et me voilà, un peu plus sereine, un peu moins effrayée. Avançant vers un avenir dont je ne sais rien, hormis que la chaleur règnera dans mon cœur tant que tu seras à mes côtés. Ensemble, nous franchissons des caps par gros temps, nous gravissons des sommets enlisés dans le froid et la neige. Ensemble, plus rien n’est insurmontable. Et si les pleurs viennent parfois écorner notre joie, ensemble nous abattons les barrages qui les retiennent pour les laisser s’évacuer.